« Si le h de mon prénom pouvait parler, il me soufflerait un roman à l’oreille : “Disons que vous êtes le psy, et moi la patiente.” ». En rapatriant ses deuils et ses traumatismes d’enfance, Sarah s’adresse à son psy dans l’espoir de se rendre plus tangible. À force de naviguer parmi ses contradictions identitaires – noire ou blanche ? autrice ou mère ? saine d’esprit ou dérangée ? –, elle se dissémine et se dépouille, pour faire apparaître un personnage qui prend racine à même la lettre muette, mais non moins encombrante, de son prénom. Ash, cet être de cendres et de silences, hante les souvenirs de Sarah et la pousse à une écriture où, en monologuant sur un fauteuil vert dans une relation thérapeutique parfois douteuse, elle risque de disparaître pour laisser l’autre en soi dessiner ses propres contours. Ash est un roman trouble où, en oscillant entre la confidence et le bluff, l’autrice affronte avec courage, humour et compassion le besoin existentiel de se réconcilier avec soi-même. Sarah M. Tambo tisse ses premières fictions dans la cour de l’école primaire Anne-Hébert, à Québec. Elle fait des études littéraires à l’Université Laval à l’issue desquelles, protagoniste en herbe, elle s’aventure aux lisières du récit et du roman, avec entre les dents un brin de poésie, question de se donner plus d’un genre. Bien qu’il soit loin d’être son premier personnage, Ash est son premier roman.