Séries de poèmes tendus et cassés, comme grattés, gravés sur l’os, des fois que je tombe éprouve l’avancée d’un corps chancelant mais rapide, dont la parole progresse par secousses, dans une connivence inquiète entre mouvement et conscience. Les poèmes esquissent un monde élémentaire, fruste, qu’irradie un noyau de douleur en constant éveil. Ils sont les signes rétifs d’un corps puni, émotionnellement vidangé, en sursis, sacrifié autant que scarifié. Si les affects sont bruts et le sens inchoatif, Renée Gagnon réussit à tirer de cette passion décharnée un chant de piste sensible – chuchotis à fleur de nerfs, volés au ressenti informe.. des fois que je tombe a remporté en 2005 le prix Émile-Nelligan..