Le Far West, la mangrove ou la forêt hantée ; la pendue, l’enfant-fille ou l’ogresse ; ce sixième recueil de Geneviève Blais superpose différentes époques, réelles ou imaginaires, différents personnages, dont les lignes de vie finissent par s’entremêler comme des cheveux, des racines, non pas dans un lieu précis, mais dans le rêche de la fibre et de l’histoire. « Ça remonte au déluge », la femme « découvre que ça se répète/que les mains ouvertes/est le seul geste à la fin. » Sous le soleil qui brûle jusqu’aux rétines, dans l’eau qui monte ou dans la noirceur fiévreuse qui se referme, le désastre procède à son décompte, indéfiniment : après tout, « on ne sait souvent pas quoi faire avec l’amour. » Geneviève Blais use ici d’une acuité incisive pour ajouter une pierre à son œuvre où tendresse et violence s’enchevêtrent, pendant que la poésie « pioche des tunnels » pour exposer l’absence de frontière entre la sauvagerie et l’amour.

À propos de l'auteur

Blais, Geneviève

Geneviève Blais écrit de la poésie et enseigne la littérature au collégial. Elle a publié six recueils aux éditions Poètes de brousse, dont Le manège a lieu, finaliste au prix Émile-Nelligan (2009). La filiation au féminin est au centre de ses préoccupations littéraires, tout comme l’écho entre l’écriture et les arts visuels est un de ses moteurs créatifs. Elle a participé à plusieurs projets, lectures et événements poétiques au Québec et en Europe. Son œuvre se retrouve également dans l’Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec.