Que ceux qui m’aiment me sauvent est une mise à nu lyrique et crue des physiques de la colère et de l’effondrement mental. Tu vas trouver ça bizarre, mais j’avais envie de me rappeler les secousses de ma lente noyade. C’est pas pour faire pitié : nos naufrages sont sûrement différents, mais je sais que la peur, avaler la tasse, entraîner des lifeguards dans la tourmente, ça t’arrive aussi. Entre des chevaux, des chiens, deux autruches, un vampire, des morts pis une couple de chansons d’amour, j’ai découvert que la noyade n’est parfois qu’une plongée nécessaire vers soi. Ouin, je suis rendu là.

À propos de l'auteur

Dostie, Alexandre

Dans le secret le plus opaque, Dostie déboule du ventre de sa mère à la lumière morte des néons de l’hôpital Sainte-Justine à Montréal en 85. Il a encore les yeux collés quand il se réveille dans le creux du continent, à Shenley. C’est là qu’il se met à quatre pattes, se fait le meilleur ami d’un chat aveugle et apprend la propreté élémentaire. S’ensuit le mosh pit de la vie où l’on ramasse / se fait ramasser : le punk, la poésie, le cinéma, la recherche d’un cœur où déposer le sien. À l’insu de la population en général, Dostie est médaillé d’argent aux nationaux d’apnée en profondeur à l’été 2012, officie en tant que père Noël à Hanoï au Vietnam en 2014 et mène à l’arrestation d’un prédateur sexuel à Trois-Rivières au printemps 2018. Pourtant, contrairement à la croyance populaire, Dostie n’est pas arrivé premier au concours de talent de la foire agricole de Saint-Honoré-de-Shenley, mais bien deuxième derrière une ado avec une guitare noire comme la nuit interprétant avec brio « Whose Bed Have Your Boots Been Under? » de Shania Twain. La poésie a des limites que seule la vie connait, pis c’est ben tant mieux. Que ceux qui m’aiment me sauvent est son deuxième recueil de poèmes.